Partie II: b) Chez les mammifères
Chez certains mammifères, comme chez la souris, l’organe voméro-nasal (parfois appelé ganglion Grueneberg), récepteur des phéromones, joue un rôle très important dans le comportement, la sociabilité et les attirances sexuelles. Si on retire cet organe à un animal, il ne présente plus aucun intérêt pour les activités sexuelles.
Une expérience consiste à modifier l’expression d’un gène impliqué dans le fonctionnement de cette organe chez une souris femelle afin qu’il fonctionne comme celui d’un mâle ce qui entraîne des simulations de copulation, des sollicitations d’autres femelles et un rejet de la progéniture alors que les femelles normales passent plus de 80% de leur temps à nourrir leurs petits. Ceci montre que le comportement sexuel masculin est présent dans le cerveau des femelles, mais que celui-ci est fortement lié aux sollicitations faites par l’organe vomero-nasal.
Les phéromones de la souris servent également à reconnaître les membres de leur famille. Une souris ne sera jamais attirée par un de ses parents biologiques ou un de ses frères et sœurs, et se tournera vers des étrangers non apparentés. Ceci est dû aux gènes du CMH, qui aident l’organisme à reconnaître ses propres cellules saines, et qui jouent également un rôle important dans le choix du partenaire sexuel. Des souris consanguines, identiques sauf pour les gènes du CMH, préfèrent l’odeur des partenaires sexuels étroitement apparentés. Dès qu’elles entrent en puberté, ces souris montrent une préférence marquée à s’accoupler avec des souris dont les gènes du CMH sont les plus différents des leurs.
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