Partie III: c) Phéromones agissant sur la sexualité
Avant d’approfondir ce sujet, il convient de définir ce que l’œstrus. L’œstrus, ou chaleurs, est la période durant laquelle une femelle mammifère est fécondable et recherche l’accouplement en vue de la reproduction. Les phéromones modificatrices provoquent de nombreux et d’importants changements physiologiques du récepteur, comme par exemple lors de la reproduction. Ces changements sont beaucoup plus facilement observables chez les souris. Certaines phéromones produites par les mâles induisent l’œstrus chez la femelle et accélère la puberté chez les jeunes.
Souris se sentant
Les femelles quant à elles, produisent des phéromones qui inhibent l’œstrus et retarde la puberté des autres femelles. Ainsi, elles ont plus de chances d’être choisies comme femelle reproductrice et leurs gènes seront ainsi plus présents dans les générations futures. De la même manière, les mâles peuvent libérer des phéromones ayant le même effet sur leurs congénères du même sexe. On appelle ce phénomène l’effet Lee-Boot. Des phéromones aussi présentes dans l’urine des mâles inhibent l’implantation de l’œuf et relancent l’œstrus. D’autres, que l’ont connaît aussi chez l’Homme, synchronisent l’activité ovarienne chez la femme.
La fameuse expérience McClintock démontre ce fait surprenant : Martha McClintock et son équipe ont exposé un groupe de femmes à une bouffée de transpiration d’autres femmes. Cela a provoqué une accélération ou un ralentissement de leur cycle menstruel selon la période du mois pendant laquelle la sueur avait été prélevée. Les chercheurs ont ainsi démontré que des phéromones sécrétées par des glandes situées dans les aisselles provoquaient un changement systématique de l’ovulation et du moment des règles chez les femmes exposées à ces substances.
Encore plus étonnant, des phéromones de femelles stimulent la spermatogenèse et la sécrétion de testostérone. Cela permet une plus grande fécondité et une agitation sexuelle plus grande. Des phéromones de souris mâles peuvent agir chez la femelle enceinte en lui faisant synthétiser une substance qui va engendrer chez elle une ouverture du bassin et provoquer un avortement. Toutes ses communications chimiques sont une manière de contrôler également la surpopulation et d'éviter le trop grand nombre de conduites agressives des membres. Lors de surpopulation, les comportements d'agression, d'activité et de vigilance des souris mâles augmentent fortement : les vétérinaires comportementalistes diraient qu'ils sont anxieux. Leurs testicules sont atrophiés. Toutes ses modifications sont sous contrôle phéromonal. Pour que cette espèce ne compte pas trop d’individus, les souris sont donc moins fécondes. Ceci permet d’une certaine manière la survie. En effet, la surpopulation entraîne une consommation des ressources plus importante et donc un épuisement plus rapide de celles-ci. S’il ne reste plus de ressources, l’espèce risque donc de disparaître.
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